Pourquoi l'exception culturelle à la française est mise en avant par Hollande et non la promotion de la diversité des expressions culturelles ?
La convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles est un outil international destiné à légitimer le statut d’exception culturelle à la culture. Cette convention offre un statut juridique international à la culture reconnaissant son statut spécifique. Il n’y a pas d’exception culturelle à la française mais une convention internationale qui dit clairement au nom des expressions culturelles : « de reconnaître la nature spécifique des activités, biens et services culturels en tant que porteurs d’identité, de valeurs et de sens » et pour les artistes : « : Les mesures qui visent à encourager et soutenir les artistes ainsi que tous ceux qui sont impliqués dans la création d’expressions culturelles ».
Alors pourquoi nous parler de l'exception culturelle à la française, alors que cette convention internationale signée par la France et plus de 100 pays a force sur la loi, article 55 de la Constitution de la Cinquième République française.
Les États Unis refusent de signer cette convention internationale, pour le gouvernement américain la culture c’est le profit avant tout.
Nous ne sommes plus depuis 2005 au stade de l’exception culturelle à la française.
Si les États Unis ne signent pas cette convention internationale sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, il n’y aura plus sur le territoire européen d’exception culturelle. C’est clair et inéluctable ! Nous allons assister à un raz-de-marée de la propagande culturelle américaine. Je crois fermement que François Hollande ne défend pas nos intérêts ! Déjà à peine arrivé au pouvoir, il fait des coupes franches dans le budget du ministère de la culture : - 4,3%. Il faut reconnaitre qu'il n'y a pas de nouvelles alternatives culturelles mises en place par le ministère de la culture, et dans l'art contemporain la chute des artistes plasticiens dans la pauvreté et l'exclusion artistique et sociale ne cesse de croitre. Les espaces publics financés par le contribuable de diffusion de l'art contemporain qui coûtent des dizaines de millions d'euros par an se multiplient, s'exemplifient alors que les artistes plasticiens ne peuvent plus exposer en France, ne sont pas soutenus financièrement, et lorsqu'ils sont porteurs de projets, les élus locaux ou les administrations culturelles ne les reçoivent pas. Il y a une opacité totale dans la sélection des artistes et la gestion toutes ces institutions, seul le FRAC PACA publie son rapport d’activité. (1 FRAC - Fonds Régional d'Art Contemporain - par région géré indirectement par les Conseils Régionaux)
Notre futur n’est qu’une extension de notre présent : les artistes, les associations artistiques, les collectifs artistiques qui ne sont pas dans le système élus-institutions-marché sont balayés par les institutions françaises qui développent avec l’argent du contribuable une concurrence déloyale au sein de la communauté artistique. les institutions publiques para-artistiques comme les musées d’art contemporain, les biennales d’art contemporain, les Drac, les Frac, le CNAP, le FNAC, etc, n'ont qu'un seul objectif depuis 3 décennies, le marché international d'art contemporain. Une politique culturelle de l’absurde qui envoie des centaines d'artiste talentueux au chaos, il n’y a que 7 français dans le top des 600 artistes les mieux cotés au monde, le premier français n’est que 108eme et il ne faisait pas partie du sérail institutionnel, le deuxième artiste s'est fait reconnaitre aux États Unis où il y vit.
Demain, si les USA rentrent dans la sphère européenne avec les attributs qui caractérisent leur modèle culturel, culturellement on n'existe plus !
Le seul combat est bien la ratification des États Unis de cette convention internationale sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles où d'ailleurs les canadiens sont très vigilants, c'est sûr eux qu'il faut s'appuyer.
Lili-oto artiste plasticien